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Syndicat des Apiculteurs des Hautes-Alpes
30 janvier 2014

Ils sont piqués d’apiculture

LeDauphiné.com

 

Frelons asiatique, pollution, urbanisation… Les apiculteurs doivent faire face à de nombreux défis. Pourtant, le métier est encore loin de disparaître. La jeune génération prend la relève et les mutations s’opèrent…

« Dans ce métier, les 35 heures ça n’existe pas. »

Les avertissements de Joseph Faure, apiculteur à Montgardin, n’ont pas de quoi décourager les stagiaires qui défilent chaque année dans son établissement. « Je les reçois chez moi pendant plusieurs mois. Ça les aide à franchir le pas. »

Ces temps-ci, c’est Jean-Jacques Daubert qui suit les consignes du “maestro”. Appuyé contre l’extracteur de miel, il écoute avec attention Joseph Faure, parler d’un métier où « on est apprentis toute sa vie ».

Ce guide de montagne a décidé de se lancer dans l’aventure à 39 ans… Par passion ; car réaliser ce métier reste difficile. « Les gens pensent qu’une ruche est capable de se gérer toute seul. Or, si on ne s’en occupe pas, le cheptel décline rapidement. »

Espérer un Smic, “c’est déjà pas mal”Malgré tout, le nombre d’installations reste stable. « Dans le département, sur 39 intallations agricoles aidées, 7 % concernent l’apiculture. En gros, deux ou trois apicuteurs s’installent par an dans le département… » explique Jean-Luc Coussy, responsable du pôle installation transmission à la chambre d’agriculture des Hautes-Alpes.

Une dotation jeune agriculteur de 20000 à 25 000 euros et des prêts bonifiés attribués par la chambre d’agriculteur sous certaines conditions (voir ci-contre) constituent une aide essentielle. Pour devenir professionnel, un apiculteur doit en effet posséder 200 ruches lors de son installation. Et 400 ruches pour vivre de sa production. « Or le coût d’une ruche pleine est d’environ 150 euros » lance Jean-Jacques Daubert. « Sans compter le matériel, les déplacements lors de la transhumance… »

L’avenir n’est donc pas tout rose. L’espérance d’un Smic, c’est « déjà pas mal » pour le Briançonnais qui pourra « voir la trame de l’exploitation au bout de cinq ans. »

Pourtant, au regard d’autres filières agricoles, l’apiculture reste un domaine relativement préservé. Dans le département, les abeilles sont peu menacées par les pesticides ou la pollution. Et « au moment de s’installer, les apiculteurs n’ont pas de problème de foncier puisqu’ils ne sont pas obligés d’avoir de bonnes terres » ajoute Jean-Luc Coussy. Globalement, « l’apiculture connaît peu de déboires » et les installations se maintiennent dans le temps.

Avec ses trois cents ruches, ses prix amassés, sa boutique prisée, Joseph Faure est à la tête d’un petit empire. « À notre époque, on n’avait pas d’aides. L’apiculture n’était pas professionnelle, ça se faisait dans la basse-cour. Je ne trouve pas que ce soit plus dur qu’avant. C’est pourquoi l’apiculture subsiste : car les apiculteurs ont toujours pris soin de leurs abeilles. »

La dotation jeune agriculteur :

être âgé de 18 ans au moins et de 40 ans, posséder un diplôme de niveau IV, réaliser un plan de professionnalisation personnalisé (PPP).

les circuits courts

C’est une particularité de l’apiculture dans le monde agricole. La commercialisation par circuits courts prolifère, “alors que pour l’ensemble des exploitants agricoles, un sur cinq utilise ce fonctionnement” selon l’Agreste.

Le département haut-alpin n’échappe pas à la règle : “avec un ou sans intermédiaire, les circuits courts fonctionnent très bien” explique Philippe Allec, à la chambre d’agriculture.

Et la présence d’apiculteurs chaque année au concours général agricole concourt “à cette image de qualité de ce produit haut-alpin” vis-à-vis du public. Les circuits courts, qui nécessitent un intermédiaires, ou pas du tout “seraient suffisants pour vivre car selon la plupart des apiculteurs, ça n’est pas saturé”. La demande serait même plus forte que l’offre.

http://s-www.ledauphine.com/images/B4F609E4-298C-4632-B5E5-2EECD9BBDA22/LDL_V0_06/joseph-faure-elu-president-du-syndicat-des-apiculteurs-haut-alpin-en-fevrier-dernier-accueille-chez-lui-des-stagiaires-pour-leur-expliquer-toutes-les-ficelles-du-metier-parmi-eux-jean-jacques-daubert-un-passionne-d-abeilles.jpg

Par Marie-Lilas VIDAL | Publié le 14/10/2012

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